Autrefois florissants, les ateliers de bijouterie artisanale de Kisangani ont aujourd’hui presque totalement disparu. Spécialisés dans la fabrication de bijoux en or, ces espaces jouaient un rôle essentiel dans l’encadrement et la formation des jeunes.

Durant plusieurs années, ils constituaient une véritable pépinière d’artisans talentueux qui vivaient de la transformation du métal précieux. Mais cette dynamique s’est essoufflée, laissant derrière elle des locaux fermés et une activité en voie d’extinction.

Rencontré dans son petit atelier au centre-ville, l’un des rares bijoutiers encore actifs, l’artisan Loika, explique les raisons de ce déclin. Selon lui, la raréfaction de l’or sur le marché local est principalement due à la présence accrue des expatriés dans les zones minières.

« Depuis l’inclusion des expatriés dans nos forêts, nos activités sont paralysées. Tout ce qui sort de nos sous-sols part directement à l’étranger pour la vente. Nous, les artistes, nous ne voyons même plus un seul gramme d’or parce que tout se dirige directement hors du pays », déplore-t-il, visiblement inquiet pour l’avenir de son métier.

Faute de matières premières, plusieurs artisans ont été contraints d’abandonner leur savoir-faire pour se reconvertir dans d’autres secteurs. Ceux qui persistent le font dans des conditions de plus en plus difficiles, sans soutien ni reconnaissance.

Face à cette situation, Monsieur Loika lance un appel pressant aux autorités. Il demande qu’une réglementation plus stricte soit appliquée afin de limiter l’accès des expatriés aux zones minières et de garantir que les ressources locales bénéficient d’abord aux artisans congolais. Pour lui, la survie de la bijouterie artisanale à Kisangani en dépend.

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By Ben Lota

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