Il était une fois à Nairobi
Quatre ans se sont écoulées le mercredi 23 novembre 22 depuis que Vital Kamerhe de l’Union pour la Nation Congolaise, UNC et Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo de l’Union pour la Démocratie et le progrès sociale, UDPS, se sont convenus et annoncé dans le jardin méticuleux de Serena Hôtel en plein centre-ville de Nairobi au Kenya, de soutenir la candidature de Felix Antoine Tshisekedi a la magistrature suprême a bord du vaisseau baptise « Cap pour le changement » dit CACH. Cet accord a eu lieu au lendemain du retrait des signatures de Felix Tshisekedi et de Vital Kamerhe à l’accord de Genève qui venait de designer Martin Fayulu Madidi comme Candidat Commun de l’Opposition qui devait être présenté contre le Candidat du FCC.
Devant la presse internationale, le président de l’UNC, Vital Kamerhe avait declarei :
« Je me désiste en faveur de Félix Tshisekedi parce que c’est le ticket que toute la RDC attendait. Félix et moi, nous sommes comme des jumeaux c’est pourquoi nous avons décidés d’unir nos forces pour faire avancer notre pays. ».
Le contenu de cet accord en notre possession stipule à l’article 3 ;
« Doter ladite plateforme d’un mécanisme (ticket électoral) interne qui garantit, après 5 ans, l’alternance de la candidature unique a la Présidence de la République et, en cas de victoire, à la Primature ; toutefois le Parti qui assume la présidence de la République ne pourra pas diriger les institutions et ministres ci-après : La Présidence du Senat, Le Gouverneur de la Banque Centrale, Le Ministère des Finances, Le ministère des infrastructures, la Défense, la Justice. »
Accord de Nairobi
Il serait politiquement correct d’affirmer que Vital Kamerhe s’était engagé de soutenir Félix Tshisekedi à la Présidentielle de Décembre 2018 tout a s’attendant au poste de Premier Ministre. Cette formule n’a pas marché, car a lui seul, CACH ne pouvait faire face a la coalition présidentielle honoraire, FCC, sur le plan législatif. Une alliance FCC-CACH pris place et Vital Kamerhe ne pouvait que se contenter du poste de Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat.
La descente aux enfers
Au bout d’une année d’exercice en qualité de Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe s’est retrouvé mêlé dans une affaire de corruption liée aux fonds décaissés pour des projets de 100 premiers jours de Tshisekedi au pouvoir. C’est dans la matinée d’un mercredi 8 Avril 2020 que le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat s’est rendu au Tribunal de Grande Instance de Kinshasa pour ne revenir chez lui que 2 ans plus tard. Son procès spectaculaire et historique avait été retransmise à la Télévision Nationale Congolaise, RTNC, un mois durant, du 11 mai au 11 juin 2020 alors que le pays tout entier était en confinement suite a la pandémie de Covid-19. L’issue de ce procès a été décrite par nos confrères de Jeune Afrique de la manière suivante,
Vital Kamerhe a été condamné à 20 ans de prison et 10 ans d’inéligibilité pour « détournement de fonds » et « corruption ». Un verdict qui marque la fin d’une procédure hors norme et acte la mise à l’écart d’un rouage clé du pouvoir.
Jeune Afrique
A l’instar de Lazare
Après plusieurs appels et une autorisation spéciale de se rendre en Europe pour des soins de Santé, Vital Kamerhe, a l’instar de Lazare est ressuscité politiquement à travers son acquittement intervenu par la justice en date du vendredi 24 juin 2022. Il a été reçu officiellement par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, le mardi 28 juin dans son bureau de la cité de l’Union Africaine à Kinshasa.
Les deux « partenaires » ont échangé pendant plus de 3 heures de temps. A la sortie de la salle, Vital Kamerhe a déclaré que les échange avec le président congolais n’était pas basé seulement sur le défi, mais ils ont évoqué la matière de les relever. Ils ont parlé également de la situation de l’Est de la RDC qui est confrontée aux problèmes de la rébellion de M23. C’est de cette rencontre que Vital Kamerhe a été mandaté d’effectuer la tournée Amani au Kivu.
Kamerhe, fait-il toujours le poids ?
Cette campagne était aussi l’opportunité parfaite que le partenaire de l’UNC au sein de CACH, l’UDPS cherchait afin de jauger le poids politique de leur partenaire. A en croire les sources locales au Nord et Sud Kivu, le patron de l’UNC n’a pas démérité.
Vital Kamerhe reste le politicien le plus populaire du Sud-Kivu. Et son parti UNC rival à l’AFDC est à la tête des partis dans cette province. Malgré le procès 100 jours, il pèse sur la scène politique du Sud-Kivu. Après ses multiples tournées pour la paix depuis l’époque de Mzee Laurent Désiré Kabila, il a réussi à convaincre les Sud-Kivutiens affirme un analyste politique du Sud-Kivu.
Par contre, ses œuvres caritatives sont plutôt rares dans sa province natale. Plusieurs habitants de Bukavu et Walungu contactés affirment qu’ils ne connaissent pas ses œuvres à part ses propres bâtiments. Contrairement aux autres politiciens qui érigent des écoles, hôpitaux, infrastructures routières avec leurs propres fonds.
Investissement insignifiant
Une autre source affirme qu’en dehors de Kinshasa, Vital Kamerhe n’a pas grand-chose en forme d’investissement personnel. Il aurait mis l’argent dans un investissement cible dans l’industrie hospitalière visant l’exploitation pétrolière du conglomérat français TOTAL dans la région de Boga en province de l’Ituri. Cet investissement avait été longtemps géré par l’actuel chargé de mission adjoint du Chef de l’Etat, Pacifique Birindwa dit Pacifique Kilo Bravo.
Dissidence au sein du parti
Au delà de sa fortune et ses déboires, Vital Kamerhe fait face a une dissidence de taille au sein de son parti politique. La dissidence s’affirme en forme d’un Haut cadre de l’UNC et membre co-fondateur du parti exerçant les fonctions de Ministre d’Etat en charge du Budget. Cette personne n’est autre que Aimé BOJI SANGARA qui d’après les rumeurs serait en train de préparer la sortie officielle de son parti nouvellement créé. Ce parti serait issu d’une organisation de développement dénommée Génération-ABS pour Aimé BOJI SANGARA.
Dans les deux Kivu, les membres de la Génération-ABS a eu multiples accrochages avec la hiérarchie UNC. A ce jour, Aimé BOJI SANGARA ne s’est pas encore prononcé sur la marche à suivre. Un habitant du territoire natal de Vital Kamerhe, Walungu insinue que Aimé BOJI SANGARA pourrait prendre le dessus dans cette juridiction suite à ses œuvres caritatives. Il se serait porté garant pour la construction d’un pont facilitant la traversée d’écoliers.
Un dossier de Jerry Nguwa avec la participation de Pierre Kahambwa et Cerise Mtoro. Hapamedia 2022.