L’ISCgate , cette affaire qui a vu un groupe d’individus sceller les portes des bureaux des certaines autorités académiques a accouché d’une décision de l’autorité de tutelle. Ainsi certains membres des Coge ont été mutés dans d’autres institutions et d’autres tout simplement écartés de la scène. Analysant la décision plutôt salutaire du ministre , le député Toenghao est allé dans tous les sens dans une interview chez nos confrères de singamwambe. Ce qui poussa un ancien de l’université de Kisangani à lui flanquer une douche froide en ces termes :
QUAND LE DEPUTE NATIONAL Professeur Faustin TOENGAHO LOKUNDO SE TRANSFORME EN TIREUR DES FICELLES DE LA HAINE TRIBALE CONTRE LE PEUPLE YIRA A KISANGANI
DE LA DESCRIPTION DES FAITS
A l’issue des incidents malheureux qui ont perturbé la paix de l’ISC Kisangani, à cause de velléités d’une gestion autocratique de cette Institution par son Directeur Général comme les investigations sur terrain ont prouvé, au mépris de ses collègues membres du Comité de Gestion et de l’Arrêté Ministériel 438 portant désignation et nomination des membres COGE des Institution de l’ESU à la Tshopo, l’Honorable Professeur Faustin TOENGAHO LOKUNDO s’est invité à la scène et cette fois, de la plus mauvaise manière par une sortie médiatique pas digne de son rang de savant et surtout de Député national.
DE SON ANALYSE TRONQUEE DE LA REALITE
Monsieur le Député et éminent savant, politologue par-dessus le marché a commencé son analyse par des affirmations gratuites selon lesquelles :
Le Ministre de Tutelle serait à la base des troubles qui s’observent dans les comités de gestion des Institutions de l’ESU de la Tshopo ;
Le Directeur Général de L’ISP Kisangani et le secrétaire Général Académique de l’ISTM seraient des victimes des incidents de l’ISC alors qu’ils sont irréprochables ;
Une telle analyse passe outre la lettre circulaire du Ministre qui interpellait, en son temps, les membres du COGE de tous les établissements de l’ESU du pays qui ne s’attendaient pas et annonçait procéder à des permutations, si pas à des évictions des certains. Il a donné l’exemple à Kinshasa et ailleurs pour remettre de l’ordre. Pourquoi quand c’est à la Tshopo, notre député profite pour tirer contre le Ministre comme d’habitude ? Il y a lieu de comprendre que Monsieur le Professeur, sans s’être imprégné suffisamment de la réalité ou par mauvaise fois manifeste, a versé dans l’émotivité pour montrer à l’opinion, et ce, dans une vision électoraliste, qu’il a le souci de la Tshopo que quiconque. En effet, ce semblant de souci n’a pu se vérifier dans son actif au regard des différents postes qu’il a occupé dans ce pays notamment : en tant qu’ancien Directeur Général de la SNSS devenu CNSS ou comme Recteur de l’Université de Kisangani et actuellement Député national. Personne ne nous contredira que c’est la logique de la « ventrocratie» et du « népotisme » qui l’a longuement guidé. Il suffit de rappeler la gestion de la prime locale des personnels de l’UNIKIS durant son mandat, les engagements des personnels tant du PATO que ceux du corps scientifique, qui a été dicté vraisemblablement par un accord du privilège aux enfants de la Tshopo ; mais qui en réalité cachait l’élévation des membres de sa famille biologique sans compétence et au-delà de l’âge requis. La faculté des Lettres et la Bibliographie centrale en sont une illustration profonde. Sans aucune distinction et a un âge de plus de 60 an, les siens ont été de force engagé.
Comble de misère, celui qui se fait donneur de leçon en la matière comme si un jour, il a été Ministre de Tutelle de l’ESU. Une chose est vraie et d’aucuns n’ignorent que cet honorable n’a cessé d’envier ce poste ministériel mais par ironie du sort, il n’a jamais eu la chance de l’occuper. Le Ministre est-il tenu de lui faire le rapport des griefs contre les membres des COGE éjectés et lui demander la permission pour prendre la décision ? Etait-il au courant que le Ministre a diligenté sa conseillère qui est fille de la Tshopo et que ce dernier a fait son rapport au Ministre ? Etait-il au courant que la conférence des établissements de l’ESU a aussi joué son rôle pour éclairer le Ministre ? oui, il était au courant, il connait la vérité et sait que le Ministre a agit après avoir épuisé toutes les étapes administratives d’enquête. Mais comme il envie le ministère et en veut à la communauté YIRA dans la Tshopo, la calomnie et l’incitation à la haine tribale justifient sa sortie médiatique. Y a-t-il un pire dictateur que lui dans sa gestion de l’UNIKIS. Le surnom MOBUTU lui attribué devrait normalement interpeller Monsieur le Professeur TOHENGAHO qui a transformé le BATAM et les facultés de l’UNIKIS à son territoire d’origine.
DE L’INCITATION A LA HAINE TRIBALE CONTRE LE YIRA
Pour l’honorable TOHENGAHO, le Ministre a profité de ces incidents pour injecter les Yira dans le COGE de la Tshopo. Chose qui d’après lui ne se ferait pas au Nord ou Sud KIVU. Quelle aberration ? Trois questions se posent à ce sujet : depuis quand l’Université est propriété des natifs d’une Province ? Qui a choisi de naître dans telle ou telle autre province du Congo ? Qui sont, en définitive, Tshopolais ?
A la première question, l’Université de Kisangani est une propriété de l’Etat Congolais. Il n’y a aucun natif de la Tshopo qui a investi pour son érection et sa construction. Elle est donc un bien public dont tout congolais peut jouir. C’est curieux, qu’un politologue de sa trempe ne s’en soit rendu compte dans sa sortie médiatique.
Par rapport à la deuxième question, personne n’a choisi de naitre à un endroit. Ça relève donc de trivialité et de la mesquinerie que de susciter un débat, dans un milieu universitaire sur la provenance des gens. Le discours convenable devrait porter sur la compétence et le mérite mais pas sur la tribu.
En réponse à la troisième question, les tshopolais sont constitués des tous les habitants de la Tshopo tant autochtones que ceux qui s’identifient comme tel, pour avoir choisi la Tshopo comme terre de leur prédilection. Et ici, il sied de montrer la malignité de notre honorable, son discours voudrait faire croire à l’opinion que le Ministre est parti ramassé les Yira vivant à Butembo ou à Masereka pour le placer dans les COGE à la Tshopo. En fait, si les Yira sont dans les COGE, se sont les gens qui ont vécu à Kisangani depuis des décénies et ont choisi cette terre comme désormais leur patrie. Pourquoi leur refuser le droit de travailler dans les institutions de l’Etat à cause de leur origine tribale malgré leur compétence ?
Pour le dissuader de cette logique séparatiste et discriminatoire nous aimerions rafraichir sa mémoire par quelques exemples palpables déjà réalisé à la Tshopo :
Peut-il s’informer sur la personne qui occupe le rectorat de l’UNIBU en Ituri? c’est son frère de tribu et de même village.
Connait-il le professeur Arthur YENGA de L’IFASIC de Kinshasa ? il est de la Thopo, voisi de son territoire.
Durant son passage comme Président de la Conférence des établissement de la Tshopo, peut-il, se souvenir des Directeurs Généraux de l’ISP et de l’ISTM Kisangani ? s’étaient ses beaux-frères d’une autre province.
Si en âme et conscience, l’éminent Professeur peut répondre à ces questions, nous croyons qu’il devrait prendre son courage de présenter des excuses publiques au Ministre actuel de Tutelle de l’ESU.
Pour l’y aider, le Recteur de l’UNIBU, le professeur Arthur YENGA sont de la Tshopo, leur appartenance ne constitue en rien un empêchement pour rendre le loyaux services à l’Etat comme il les font, et ce, pour le grand honneur de la Tshopo. Ils méritent le soutien de tous les compatriotes et ne doivent faire objet d’aucune inquiétude à cause des propos irrationnels de leur frère Professeur Faustin Tohengao qui déshonore le statut de professeur et de député national.
Durant son long séjour à l’UNIKIS, les DG, et de l’ISP, de l’ISTM voire de l’IBTP Kisangani, ont été non originaires de la Tshopo. Curieusement, Monsieur le Député n’en a jamais fait problème. Du moins ce qui nous enchante, c’est que, ces trois grands savants, tout non originaires de la Tshopo qu’ils étaient, n’ont pas démérité, ils sont partis parce qu’il était temps qu’ils cèdent les tabliers aux autres pendant que lui s’accrochait encore à sortir de l’unikis malgré son élection comme député de la manière dont on connait. Quel bilan de député dans sa Tshopo ? aucune prise de la parole à l’hémicycle pour défendre sa Tshopo, lui le propriétaire. A part fuir Joseph Kabila qui lui a tout donné depuis sun city, s’illustrant dans la transhumance politique, il est candidat d’un autre parti politique que de rester fièdele comme les députés Musemena, Bongeli et les autres.
DE LA LEÇON A TIRER
Nous aimerions juste rappeler à l’opinion que le temps n’est pas à la distraction et à se laisser emballer par des discours électoralistes et propagandistes sous couvert d’un souci de la Tshopo alors que le vécu de ceux qui les profèrent ne le reflète pas. Le Congo est pour nous tous. Personne n’a choisi de naître dans un coin et n’a le droit de s’arroger le monopole de privatiser la gestion des Institutions publiques au nom de cette appartenance.
Le milieu universitaire est le lieu de l’excellence de la compétence et de la méritocratie. Nous devons barrer le chemin à tous ceux qui veulent tirer ces hauts lieux du savoir dans le fossé de la médiocrité. Et sans être prophète du malheur, nous parions, comme déjà plusieurs analystes objectifs le font que dans dix ans, l’Université de Kisangani, sera le bastion de la médiocrité, un héritage que ce digne fils de la Tshopo aura majestueusement légué en voulant freiner ses successeurs qui se battent pour son émergence.
Fait à MAHAGI, le 20 septembre 2023
Jean Faustin RUKOYO EZADRI
Ancien étudiant de Kisangani
La société civile invite la communauté scientifique à éviter l’inversion de valeur. Sinon au lieu que l’université transforme le village , c’est le village qui transforme désormais l’université.
Journaliste | pkahambwa[@]hapamedia.net| +243815614622