Le Réseau de protection des défenseurs des droits humains (RPDDH), section du Kasaï, a publié ce jeudi 6 mars 2025 le rapport de surveillance des violations des droits humains dans cette province.
Les cas recensés se concentrent sur les détenus, les violences liées au genre et les atteintes à la liberté d’expression entre janvier et février.
Selon le bulletin d’information, ces deux derniers mois ont été marqués par une répression injustifiée du patriotisme, une intolérance politique, des restrictions des libertés d’expression, de pensée et d’opinion, ainsi que la propagation de messages xénophobes et tribaux.
Violations des droits des détenus
L’organisation RPDDH Kasaï souligne la surpopulation et les mauvaises conditions de détention à la prison centrale de Tshikapa et dans d’autres établissements, ce qui invite à réfléchir sur les résolutions des États généraux de la justice.
Plus de 400 détenus, dont 14 femmes et 25 mineurs, se trouvent à la prison centrale de Tshikapa, certains attendant toujours que leur cas soit traité en raison du manque de magistrats disponibles. Les prisonniers souffrant de blessures graves ne sont pas pris en charge adéquatement dans la prison de Dekese.
le RPDDH Kasaï demande au gouvernement provincial de :
- Prendre les mesures nécessaires pour restaurer l’autorité de l’État et protéger la population et ses biens;
- Prendre en charge les victimes de violences portées;
- Protéger les activistes et les défenseurs des droits humains;
- Prendre en charge les nouvelles recrues des FARDC pour éviter la mendicité de ces dernières;
- Ouvrir un débat constructif sur la prévalence de la transhumance dans la province du Kasaï, un facteur d’insécurité ou de stabilité;
- Organiser des formations permanentes et diplômantes au bénéfice des agents travaillant dans les services d’assiettes et réprimer les anti-valeurs.
Il demande également aux acteurs humanitaires et de développement d’arrêter de considérer le territoire de Tshikapa comme zone prioritaire et de penser aussi au grand Nord, en particulier au territoire de Dekese, sujet d’exclusion volontaire. Il demande d’organiser une mission d’évaluation sécuritaire et humanitaire conjointe avec le gouvernement et d’amorcer l’aide d’urgence à Dekese.

Ernest Medard Kashala est un journaliste accompli et correspondant de Hapamedia Group au Kasai.