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La situation à Uvira, dans le Sud-Kivu, se dégrade rapidement. Depuis plusieurs mois, la ville fait face à une insécurité croissante liée à l’occupation de Bukavu par les rebelles du M23/AFC. Cette guerre a entraîné la rupture des échanges commerciaux entre Uvira et Bukavu, perturbant gravement les secteurs économiques, sociaux et sanitaires. La vie quotidienne des habitants est devenue de plus en plus difficile à mesure que les défis s’intensifient.

Le secteur de la santé est particulièrement touché. Depuis mars, la pénurie de médicaments est devenue un problème majeur pour la population locale. Les dépôts pharmaceutiques, comme Shalina, sont incapables de réapprovisionner leurs stocks à cause de la coupure des échanges.

Cette situation a fait exploser les prix des médicaments, notamment des spécialités, exacerbée par la dévaluation de la monnaie locale. Un taux de change qui est passé de 2500 à 3200 FC pour un dollar rend l’accès aux soins encore plus difficile pour la population d’Uvira.

Outre la pénurie de médicaments, les services de base tels que l’eau, l’électricité et la connexion Internet sont également gravement perturbés dans plusieurs quartiers de la ville. « Les conséquences de cette coupure sur la RN5 sont catastrophiques, et les autorités doivent intervenir rapidement », déclare un résident local, soulignant l’ampleur des difficultés rencontrées par la population.

Face à cette situation désastreuse, les malades ont parfois recours à des transferts vers le Burundi pour recevoir des soins. Toutefois, l’importation de médicaments en provenance du Burundi est jugée frauduleuse, ce qui aggrave encore la crise sanitaire.

Le mouvement citoyen Machozi ya Rahiya met en garde : « Nous dépendons entièrement des médicaments venant de Bukavu. Si rien n’est fait, nous risquons une crise humanitaire ». Une alerte qui fait écho aux appels à l’action des autorités locales.

Mussa Ali Rutamu, coordonateur provincial du MCMR-RDC appelle à une intervention urgente pour réguler cette crise. Selon lui, les stocks de médicaments disponibles dans les pharmacies locales ne devraient pas durer plus de quatre mois. « Nous rappelons que gouverner, c’est aussi anticiper. Si aucune action n’est entreprise, la population risque de mourir non pas à cause des armes, mais à cause de l’absence de médicaments », a-t-il averti.

By Modeste Salumu

Modeste Salumu Msafiri

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