L’activiste des droits humains et membre du mouvement citoyen Lucha, Jedidia Mabela, a été arrêté à Kisangani par la Police nationale congolaise, mercredi 01 octobre. Cette arrestation est survenue peu après que la Lucha ait déposé un mémorandum auprès de l’Assemblée provinciale de la Tshopo, appelant les élus à assumer pleinement leur rôle du contrôle de l’exécutif provincial et à répondre aux préoccupations de la population.
Le lendemain, une audience a été convoquée en urgence au Tribunal de paix de Makiso, où Jedidia Mabela a été jugé. Malgré les arguments de la défense, le juge a condamné l’activiste à six mois de prison ferme et à une amende de 1 500 000 francs congolais. Le ministère public l’a reconnu coupable de propagation de faux bruits et d’imputation dommageable à l’encontre du gouverneur de la province.
Les faits reprochés à l’activiste remontent à une dénonciation publique de la Lucha. Dans leur mémorandum, le mouvement citoyen avait critiqué la gestion des fonds du concert de l’artiste Rebo Tshulo, organisé par le gouvernement provincial pour remercier le président de la République. Selon la Lucha, cet événement financé par des fonds publics était non seulement mal géré, mais aussi inopportun, compte tenu des urgences sociales dans la province.
La sentence prononcée à l’encontre de Jedidia Mabela a suscité de vives réactions dans les milieux politiques et de la société civile. L’acteur politique Guy Ramy Lonia a dénoncé une « intimidation » politique. De son côté, le bâtonnier Firmin Yangambi a fustigé ce qu’il qualifie de « règlement de comptes » contre un défenseur des droits humains.
Face à la polémique grandissante, l’Assemblée provinciale de la Tshopo a publié un communiqué dans la soirée de jeudi, niant toute implication dans l’arrestation de Jedidia Mabela.
Cette affaire relance le débat sur la liberté d’expression et la protection des activistes en République démocratique du Congo, où de nombreuses voix s’élèvent contre l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques. La lucha et d’autres mouvements citoyens, nous nous organisons déjà pour lever la voix au plus haut niveau enfin de libérer un innocent qui a positivement critiqué la gestion d’un gouverneur.
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