Malgré les pressions venues de Kinshasa, l’Assemblée provinciale de la Tshopo maintient le débat et le vote de la motion de défiance contre le gouverneur Paulin Lendongolia, prévu ce lundi 27 octobre. Une confrontation politique qui cristallise les tensions entre pouvoir central et autonomie provinciale.

Une crise politique sans précédent secoue la Tshopo, province du nord de la République Démocratique du Congo. Depuis le dépôt d’une motion de défiance le 20 octobre 2025 par huit députés provinciaux, le gouverneur Paulin Lendongolia est au cœur d’un bras de fer institutionnel. Les griefs portés contre lui sont lourds : incompétence présumée, mégestion avérée et détournement de fonds publics, notamment dans le cadre de la réhabilitation du stade Lumumba, projet emblématique de Kisangani.

Kinshasa tente de freiner le processus, convoquant les autorités provinciales et les pétitionnaires pour des consultations. Le 22 octobre, une plénière prévue à l’Assemblée provinciale a été reportée après que la police a bloqué l’accès au bâtiment, empêchant les élus de siéger Radio Okapi. Ces manœuvres sont perçues localement comme une tentative du pouvoir central de museler la volonté populaire et entraver la démocratie provinciale.

Mais la Tshopo ne cède pas. Ce lundi 27 octobre, les élus provinciaux ont décidé de maintenir le débat et le vote de la motion, affirmant leur droit à l’autonomie et à la reddition des comptes. Le président de l’Assemblée provinciale, Matheus Kanga, a confirmé que la procédure suivra son cours, malgré les pressions et les rappels à Kinshasa.

Le dossier du stade Lumumba cristallise les tensions. Les travaux de réhabilitation, censés redonner vie à une infrastructure historique, sont entachés d’irrégularités financières. Les pétitionnaires, menés par Bienvenue Bolongue, dénoncent un détournement de fonds et une gestion opaque, qui symbolisent selon eux la faillite du leadership provincial actuel.

Ce bras de fer illustre une dynamique plus large : celle d’un réveil des provinces face à un pouvoir central souvent accusé de centralisme excessif. La Tshopo, en refusant le diktat de Kinshasa, pose un acte politique fort qui pourrait inspirer d’autres entités territoriales à revendiquer plus de transparence et de contrôle local.

L’issue du vote de ce 27 octobre sera déterminante. Si la motion est adoptée, elle entraînera la destitution du gouverneur Lendongolia et ouvrira une nouvelle page politique pour la Tshopo. Dans le cas contraire, elle pourrait renforcer les tensions et alimenter un climat de méfiance entre les institutions provinciales et nationales.

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By Jerry Nguwa

Journaliste| Editeur Responsable|+243816669900

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