l’ancien chef rebelle congolais, accusé de complicité de crimes contre l’humanité, réclame la comparution de figures politiques et militaires de premier plan, dont Jean-Pierre Bemba et Constant Ndima.
Un procès inédit en France
Depuis le 12 novembre 2025, la Cour d’assises de Paris juge Roger Lumbala Tshitenga, ancien chef du mouvement rebelle Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-N). Âgé de 66 ans, il est poursuivi pour complicité de crimes contre l’humanité et participation à une association de malfaiteurs, pour des faits commis entre 2002 et 2003 dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Ce procès est le premier en France visant un ressortissant congolais au nom du principe de compétence universelle, qui permet de juger les auteurs de crimes graves, quel que soit le lieu où ils ont été commis.
Les crimes reprochés
Les combattants du RCD-N sont accusés d’avoir perpétré des violences massives : viols, exécutions sommaires, mutilations, enlèvements et même actes de cannibalisme. Ces exactions ont visé principalement les communautés Nande et Twa (Pygmées) dans les provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, lors de la campagne militaire dite « Effacer le tableau », qui aurait fait entre 60 000 et 70 000 morts.
Les demandes de Lumbala
Lors des premières audiences, Roger Lumbala a demandé la comparution de plusieurs personnalités :
- Jean-Pierre Bemba, actuel vice-Premier ministre congolais, cité dans le rapport Mapping de l’ONU, qui documente les crimes les plus graves commis en RDC entre 1993 et 2003.
- Constant Ndima Kongba, lieutenant-général et ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu (2021-2023), dont le rôle dans les opérations militaires de l’époque est évoqué.
- D’anciens membres de son propre mouvement rebelle, le RCD-N, afin d’éclairer les responsabilités collectives.
Une audience sous tension
Dès l’ouverture du procès, Lumbala a contesté la légitimité de la justice française, récusant ses avocats et refusant de comparaître. Il a dénoncé une « justice coloniale » et demandé son extradition vers la RDC.
Un enjeu de justice internationale
Pour Amnesty International, ce procès est « historique » : il envoie un signal fort contre l’impunité des crimes de masse en RDC. Les survivants attendent justice depuis plus de vingt ans, et ce procès rappelle que les auteurs présumés ne peuvent se cacher à l’étranger pour échapper à leurs responsabilités.
réclusion criminelle
Roger Lumbala encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Au-delà de son cas personnel, ce procès illustre la difficulté de juger les crimes commis durant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), où plusieurs acteurs politiques et militaires sont cités. La demande de comparution de figures comme Jean-Pierre Bemba et Constant Ndima pourrait ouvrir un débat explosif sur la responsabilité des élites congolaises dans les violences du passé.

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