Kinshasa – Une crise interne secoue les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Le commandant de la Garde Républicaine (GR), le général Ephraïm Kabi Kiriza, est en conflit ouvert avec le patron de la 1ère Zone de Défense, le général Jérôme “Chico” Tshitambwe. Au cœur du différend : le recrutement par la GR de militaires issus de la 1ère Zone, sans concertation préalable.

Un conflit révélateur de rivalités institutionnelles

La Garde Républicaine, unité d’élite chargée de la protection du chef de l’État, jouit d’un statut particulier au sein des FARDC. Son autonomie et son accès direct au président Félix Tshisekedi en font un corps influent, parfois perçu comme un contrepoids aux autres zones de défense.
La décision de recruter des éléments de la 1ère Zone sans en informer son commandement est interprétée par le général Tshitambwe comme une atteinte à ses prérogatives. Ce dernier a saisi directement le président, commandant suprême des FARDC, pour arbitrer le litige.

Un test de cohésion pour l’armée congolaise

Cette tension survient dans un contexte délicat :

  • Les FARDC sont engagées dans de violents combats contre les groupes armés dans l’Est du pays.
  • Des purges récentes ont touché plusieurs hauts gradés, accusés d’implication dans un coup d’État manqué en octobre 2025.
  • La restructuration en cours de l’armée, voulue par Tshisekedi, vise à renforcer la discipline et l’efficacité opérationnelle, mais suscite des résistances internes.

Pour les observateurs, ce bras de fer dépasse le cadre administratif et traduit une lutte d’influence entre deux pôles de pouvoir militaire. La GR chercherait à consolider son rôle central, tandis que les zones de défense défendent leur autonomie.

Les enjeux politiques

L’arbitrage de Félix Tshisekedi sera déterminant. En tranchant, il devra trouver un équilibre entre :

  • Préserver la cohésion militaire, indispensable face aux menaces sécuritaires.
  • Affirmer son autorité sur une armée où les rivalités de clans demeurent fortes.
  • Éviter une fracture institutionnelle qui pourrait fragiliser davantage l’État congolais.

Bras de fer

Ce bras de fer entre le général Kabi Kiriza et le général Tshitambwe illustre les tensions latentes au sein des FARDC. Plus qu’un différend de procédure, il révèle les luttes d’influence qui traversent l’appareil sécuritaire congolais. L’intervention du président Tshisekedi sera scrutée de près, tant à Kinshasa qu’à l’international, comme un indicateur de sa capacité à maintenir l’unité d’une armée en pleine mutation.

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By Jerry Nguwa

Journaliste| Editeur Responsable|+243816669900

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